Dans sa boutique, Yann travaille le savon

Yann

Yann Maurice est savonnier. Ingénieur en cosmétologie, il fabrique à base de produits naturels, crèmes, pains dermatologiques et savons qu’il propose à la vente. Sainte-Suzanne-et-Chammes Évron

Les gens d’ici

Yann Maurice est savonnier. Il officie au 5, rue Henri IV, dans un laboratoire niché en arrière d’une boutique au nom évocateur de « Senteurs et Charmes d’antan », d’où, il démontre son savoir-faire et les secrets de fabrication du savon ou plutôt du pain dermatologique. Yann et Nathalie, sa femme, ont ouvert leur boutique en 2010. Ils venaient de Néris-les-Bains (Allier), et avaient décidé de tout quitter pour venir vivre dans la cité. « À l’occasion d’une visite, nous étions tombés sous le charme du village », précise le couple.

Un choix de spécialisation

Depuis, ils sont devenus les ambassadeurs d’un savon entièrement produit de façon naturelle. « J’ai été formé à l’ISIPCA, école Fondé en 1970 à l’initiative de Jean-Jacques Guerlain, où en 1993 j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en cosmétologie et parfumerie, promotion Hermès », explique Yann. Cette école est un peu l’antichambre de recrutement des grands parfumeurs. « Mais je ne voulais pas être sur Paris et surtout je ne voulais travailler que des produits naturels. J’ai donc créé, il y a vingt-quatre ans, mon premier laboratoire et je suis devenu travailleur indépendant », précise le savonnier.

Un marketing sensoriel

Dans sa boutique, ce sont d’abord les senteurs qui vous guident. Crèmes, savons, sels de bain, pains dermatologiques, mais aussi bougies, poupées d’artistes… s’offrent aux visiteurs. « Le lait d’ânesse est le produit de base de mes fabrications. Il entre pour 17 % dans la composition des savons. Les autres matières sont l’huile d’amande douce, le beurre de karité, l’huile de noix de coco, l’argile de couleur minérale et 2 % de parfum à base d’huile essentielle, détaille le savonnier. Il ajoute. À titre d’information, un litre de lait d’ânesse coûte 40 € et l’animal n’en produit que deux litres par jour. Pour obtenir un litre d’huile essentielle de rose qui coûte 30 000 €, il faut trois tonnes de pétales. Son lait ne provient que de petits producteurs, car l’ânesse a besoin de son petit sous elle pour produire. » 

Yann est intarissable face aux gens qui l’écoutent. « C’est un puits de savoir dont l’exposé, va au-delà de la cosmétologie pour rejoindre la botanique. Très intéressant », exprime un participant à cette découverte des savoir-faire organisée par l’office du tourisme. La production de la savonnerie est destinée à la boutique mais aussi à une clientèle professionnelle et « 30 % de mon activité est de la fabrication sur cahier des charges pour d’autres marques », indiquel’artisan.